Présentation du recueil «Quant à Saint-Germain des Prés, trente et un tanka sur la main d’après » de Nicolas Grenier
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Recueil de tanka, publié en juin 2011 aux éditions du tanka francophone
Préface de Jean Orizet, de l'académie Mallarmé, photo de couverture de Oskar Landi, photographe new-yorkais.

Prix Paul Éluard 2011

Exercice original ? Oui !

 
Aujourd’hui, à Saint-Germain-des-Prés, il fait pschitt en tanka. Après tout, pourquoi pas ? Ça n’est ni un cocktail à bulles ni une danse de l'ours. À la cour impériale de Kyōto, le tanka, c’est une forme poétique sacrée. L’auteur, lui, à Paris réinvente le tanka urbain.

 
Dimanche après-midi de préférence, à feuilleter chez soi.

 
Unique volume

Disponible en librairie

Paris et province

Prix conseillé seize euros

Code ISBN dix chiffres
Nicolas Grenier : tanka Saint Germain des Prés

Sur YouTube 

   
Jean Orizet, qui a fait la préface du recueil de Nicolas Grenier

Né à Marseille en 1937, est écrivain, éditeur, et critique. Il est co-fondateur à Paris de la revue Poésie 1 en 1969, et des éditions du Cherche midi en 1975. Ecrivain d’une vie marquée par une multitude de voyages effectués à titre professionnel ou privé, il est lauréat de nombreux prix dont le Prix Max Jacob (1975), le Prix Apollinaire (1982), le Grand Prix de poésie de l'Académie française (1991), et le Grand prix de poésie de la Société des gens de lettres (2009). Il est à noter qu’au nombre ces distinctions figure celle de chevalier du mérite agricole, qui vint saluer plusieurs années consacrées à l’exploitation d’un domaine viticole.

Parmi ses œuvres on pourra retenir Le Regard et l’Énigme. Œuvre poétique 1958-2008, Le Cherche midi (2008), Les Forêts de l'impossible, œuvre en prose 1, Le Cherche midi (2011), Mémoires d'entretemps, œuvre en prose 2, Le Cherche midi (2012).
Jean Orizet

MICHEL SOYER          LES MARDIS DU FRANCE

MARDI 5 JUILLET 2011 - 19h / TUESDAY 5th JULY  7 pm

TERRASSE SUR LA SEINE AU SOLEIL

IRINA KOTOVA présente des peintures de sa série "Paris Imaginaire", après ses expositions à Minsk (Bélarus) et au Musée National des Beaux-Arts

Sous le patronage de l'Ambassade du Bélarus et en présence de Son Excellence Alexandr Pavlovsky, Ambassadeur du Bélarus en France et Délégué Permanent du Bélarus près l'UNESCO. Signature de l'Album "Paris Imaginaire" d'Irina Kotova et Christophe Levalois.


NICOLAS GRENIER (Academy of American Poets & Haiku Intern'l Tokyo) signe son livre "Quant à Saint-Germain des Prés, trente et un tanka sur la main d'après", préface de Jean Orizet (Académie Mallarmé)  photo Oskar Landi

CATHERINE DIPALMA golf, concours de putting indoor Chic'Idylle, cadeaux aux gagnants

Photos : Philippe Maille   Rejoignez notre groupe Facebook   Infos : Marquise Events

ATELIER DU FRANCE Quai de Grenelle, face Maison de la Radio, rive gauche, accès Pont de Grenelle. Tél : 01 40 58 00 33   Parking privé gratuit.




L`entretien de Nicolas Grenier avec Babelio


Les tanka sont très peu connus en France. Comment avez-vous découvert cette poésie ?

Le hasard a fait que je me suis très tôt intéressé à la poésie. Ma curiosité intellectuelle m’a conduit à lire en bibliothèque la poésie du monde entier, autant de la poésie française, arabe, russe que japonaise. J’ai eu une culture encyclopédique de la poésie.
Il existe de nombreuses formes de poésie au Japon : le Haïku, qui est la forme plus connue, très populaire en Europe et aux États-Unis, le Renga, le Haïbun, le Choka… Le tanka est moins connu car cette forme était réservée à la cour de l’Empereur. Le premier passeur de tanka en français a été Jean-Richard Bloch en 1921 dans l’esprit du japonisme.


Les règles du tanka sont très strictes : un tanka doit impérativement comprendre cinq vers et trente et une syllabes. Était-ce cette rigueur qui vous intéressait?

C’est une forme qui est plus compliquée que le haïku qui doit sa popularité au fait qu’à peu près tout le monde peut en écrire. Mais les règles très strictes du tanka fixent un cadre et un sentiment des choses. Un peu comme un tableau, c`est-à-dire avec une limite bien définie. Il faut remplir ce cadre-là, cet espace. C’est un défi qui me plaît.


Vous semblez jouer avec cette forme fixe justement. Un tanka doit comprendre trente et une syllabes et on trouve justement trente et un tanka. De même, certains tanka semblent illustrer votre processus de création…

Pour ma part, l’écriture, la poésie, le langage sont des jeux et l’objectif, c’est vraiment de donner une cohérence et une forme finie. Il s’agit de s’amuser mais aussi de montrer le processus de création dans l’écriture, comme l’a fait James Joyce. J’ai essayé de mettre au grand jour les secrets de fabrication, comme si un cinéaste montrait des scènes coupées de son film ! Mon livre, c’est une sorte de montage cut où l’on garde tout de même les meilleurs éléments.


Pourquoi avoir choisi cette forme de poésie pour parler de ce quartier ?

Saint-Germain est un quartier très ouvert, très cinématographique, à l’image de Manhattan et je pense que le tanka se prêtait mieux à cette forme-là.


Qu’est-ce qui est venu en premier : l’idée de faire des tanka ou l’idée de prendre Saint-Germain-des-Prés comme cadre ?

C’est un concours de circonstances. Je suis d`abord parti sur l’idée de faire quelque chose sur Saint-Germain-des-Prés. le tanka, ensuite, s’est greffé tout naturellement.


N’est-ce pas une forme de rébellion que de consacrer des tanka à St-Germain-des-Prés, un des hauts lieux de la culture française ?

L’idée, c’est d`avoir une approche originale avec une forme étrangère noble, très lointaine finalement, sur un quartier connu dans le monde entier, parfois cliché, avec des écrivains qui gravitent autour d`une histoire artistique…J’ai essayé de m’éloigner de cette image, comme si j’étais un Japonais à Paris le temps d`une calligraphie, étranger à mon propre pays.


Cela aurait-il moins bien marché sur un autre quartier parisien ?

Cela peut marcher pour de nombreux autres quartiers mais le paradoxe c’était de prendre un quartier littéraire par excellence et d`en parler en tanka. C’était un défi plus grand, plus intéressant.


On retrouve dans le recueil le nom des rues et des établissements du quartier. Étiez-vous déjà un habitué de Saint-Germain-des-Prés ou bien l’avez-vous vraiment découvert à l’occasion de l’écriture de ce recueil ?

Je n’habitais pas loin et j’ai été à l’école dans ce quartier. Je connais les cafés, les boutiques... J’étais un passant du quartier mais pas au moment de l’écriture de ce recueil. C’était important de prendre du recul. La distance est, me semble-t-il, nécessaire pour écrire sur un lieu ou l’amour d`une femme.


À partir du cadre de Saint-Germain-des-Prés, le but était-il de parler de la ville ?

J’aime la poésie liée à la ville. Pour moi, la ville c’est la modernité, comme dans les poèmes de Georg Heym. J’aime ses couleurs, sa lumière, sa population. J’aime aussi ses mouvements : ses métros, ses voitures, ses scooters… L’urbanisme, l’architecture m’intéressent beaucoup également. Depuis tout petit, j’apprécie la géographie, et j’ai connu toutes les capitales du monde et les départements français, et j’ai d`ailleurs gardé cette approche de la poésie par la géographie… J’adore les noms de lieux et de villes et je souhaitais cette approche : lier poésie, géographie, histoire, urbanisme. Chaque lieu est un souvenir. Chacun a un souvenir dans un lieu.


Vos tanka rendent compte d`un vrai déplacement dans la ville. Il y a un vrai mouvement. Quelle a été votre méthode d`écriture ?

Il y a deux chemins parallèles : d`abord, une prise de notes dans le quartier, ensuite une mise en forme sur papier chez soi ou dans le bus !


Avez-vous été surpris de ce que vous avez vu avec ce recul ?

Oui, parce qu’avec ce regard extérieur on perçoit les choses plus froidement, de façon plus analytique, avec un œil plus précis. Quand on est étranger au décor, on peut mieux le retranscrire.


Retrouve-t-on le thème de la ville dans d`autres tanka ?

Initialement, le tanka est plutôt lié à la nature dans un esprit métaphysique. Dans les années quatre-vingt-dix, une poétesse japonaise, Machi Tawara a eu une vision assez similaire à la mienne aujourd’hui, même si elle se plaçait sur un paradigme différent, entre les cultures américaine et japonaise. Elle parle du McDo ou du base-ball par exemple. Avec ce recueil, j’ai essayé d`innover dans les tanka par mon approche en prenant des thèmes contemporains et en évitant justement l’approche stricte d`un pseudo-romantisme japonais.


Une bibliographie est donnée à la fin du recueil. Quels sont les grands auteurs qui vous ont influencé pour l’écriture de celui-ci ?

J’ai beaucoup lu Jehanne Grandjean qui a écrit une sorte d`art poétique du tanka dans les années cinquante, mais je me suis détaché de tout ce qui avait été fait pour porter un regard neuf sur le monde. de même pour l’écriture de ce livre, le génie de Paul-Jean Toulet dans ses « Contrerimes » m’a rappelé l’art de la concision et le sens de la formule.


Le recueil est construit en deux parties. Après le recueil de tanka proprement dit, Nathanaël Gobenceaux a écrit une étude de celui-ci. Pourquoi avoir intégré cette deuxième partie ?

L’objectif de cette deuxième partie était d`apporter un œil extérieur pour donner un supplément d`âme à la lecture. Elle est écrite par un brillant géographe qui fera son chemin.Il s’agissait aussi de rythmer la lecture, de distraire la lectrice après plusieurs pages de tanka. Un authentique spot de publicité au cœur du recueil !


Quel est votre regard sur la poésie aujourd’hui et la place qu’elle occupe auprès des gens ?

La poésie existe partout mais les poètes aujourd’hui en ont une image trop rétrograde, trop savante, trop mièvre. Pas assez pop d`une certaine façon. Au final, elle n’est que peu lue.
Il faudrait par exemple qu’un journal gratuit du matin, un grand quotidien du soir ou un magazine d`actualité publie un poème. Quelque chose de très concret. Un petit haïku sur la Défense par exemple, sur le Châtelet ou sur la place des Quiconces. Cela intéresserait sûrement les lecteurs. Si vous avez besoin d`idées, écrivez-moi.
Aux États-Unis, la poésie semble plus accessible. On peut trouver des poèmes sur des T-shirts, une tasse à café ou grâce à des applications sur son portable. Même dans un Starbucks, il y a des lectures de poésie. Au Japon, de grandes entreprises soutiennent la poésie… Et à Paris? Dans le monde anglo-saxon, le contact avec les éditeurs me semble plus spontané. Les gens sont très réactifs.


Votre éditeur est justement canadien. A-t-il cette vision « américaine » de la poésie ?

Le Canada est une terre intermédiaire entre les États-Unis, leur côté moderne, pragmatique et la France qui offre une vision traditionnelle de la culture.Pour ce recueil, j’ai envoyé cinq tanka à l’éditeur et ça s’est fait rapidement. Je suis très respectueux de Patrick Simon, mon éditeur, et des personnes d`une façon générale qui donnent leur chance à de jeunes auteurs. J’aimerais que ce soit comme ça en France. Vive le Québec pour son audace et sa confiance au francophone que je suis !


Vous avez écrit d`autres formes de poésies que des tanka. Passe-t-on facilement d`une forme de poésie à une autre ?

Cela demande une gymnastique de l’esprit mais ça se fait tout de même assez facilement. C’est comme changer de poste sur un terrain de football. On devient attaquant après avoir évolué comme milieu de terrain. Il suffit de s’adapter.Je passe d`une forme à un autre en fonction des périodes et des projets mais j’écris souvent dans des formes fixes avec un contenu moderne. le défi me semble plus constructif. Aujourd’hui, j’ai une préférence pour les formes courtes. C’est rapide et cela donne un plaisir instantané au lecteur.


Son blog



Reconsions du recueil de Nicolas Grenier