Recueil de tanka, publié en juin 2011 aux éditions du tanka francophone Préface de Jean Orizet, de l'académie Mallarmé, photo de couverture de Oskar Landi, photographe new-yorkais. Prix Paul Éluard 2011
Exercice original ? Oui !
Disponible
en librairie Paris et province Prix
conseillé seize euros |
MARDI 5 JUILLET 2011 - 19h / TUESDAY 5th JULY 7 pm TERRASSE SUR LA SEINE AU SOLEIL IRINA KOTOVA présente
des peintures de sa série "Paris Imaginaire", après ses expositions à
Minsk (Bélarus) et au Musée National des Beaux-Arts Sous le patronage de l'Ambassade du Bélarus et en présence de Son Excellence Alexandr Pavlovsky,
Ambassadeur du Bélarus en France et Délégué Permanent du Bélarus près
l'UNESCO. Signature de l'Album "Paris Imaginaire" d'Irina Kotova et
Christophe Levalois. NICOLAS GRENIER (Academy of American Poets & Haiku Intern'l Tokyo) signe
son livre "Quant à Saint-Germain des Prés, trente et un
tanka sur la main d'après", préface de Jean Orizet (Académie Mallarmé) photo Oskar Landi CATHERINE DIPALMA golf, concours de putting indoor Chic'Idylle, cadeaux aux gagnants Photos : Philippe Maille Rejoignez notre groupe Facebook Infos : Marquise Events ATELIER DU FRANCE
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MICHEL SOYER LES MARDIS DU FRANCE
L`entretien de Nicolas Grenier avec BabelioLes tanka sont très peu connus en France. Comment avez-vous découvert cette poésie ?Le hasard a fait que je me suis très tôt
intéressé à la poésie. Ma curiosité intellectuelle m’a conduit à lire en
bibliothèque la poésie du monde entier, autant de la poésie française,
arabe, russe que japonaise. J’ai eu une culture encyclopédique de la
poésie. Les règles du tanka sont très strictes : un tanka doit impérativement comprendre cinq vers et trente et une syllabes. Était-ce cette rigueur qui vous intéressait?C’est une forme qui est plus compliquée que le haïku qui doit sa popularité au fait qu’à peu près tout le monde peut en écrire. Mais les règles très strictes du tanka fixent un cadre et un sentiment des choses. Un peu comme un tableau, c`est-à-dire avec une limite bien définie. Il faut remplir ce cadre-là, cet espace. C’est un défi qui me plaît. Vous semblez jouer avec cette forme fixe justement. Un tanka doit comprendre trente et une syllabes et on trouve justement trente et un tanka. De même, certains tanka semblent illustrer votre processus de création…Pour ma part, l’écriture, la poésie, le langage sont des jeux et l’objectif, c’est vraiment de donner une cohérence et une forme finie. Il s’agit de s’amuser mais aussi de montrer le processus de création dans l’écriture, comme l’a fait James Joyce. J’ai essayé de mettre au grand jour les secrets de fabrication, comme si un cinéaste montrait des scènes coupées de son film ! Mon livre, c’est une sorte de montage cut où l’on garde tout de même les meilleurs éléments. Pourquoi avoir choisi cette forme de poésie pour parler de ce quartier ?Saint-Germain est un quartier très ouvert, très cinématographique, à l’image de Manhattan et je pense que le tanka se prêtait mieux à cette forme-là. Qu’est-ce qui est venu en premier : l’idée de faire des tanka ou l’idée de prendre Saint-Germain-des-Prés comme cadre ?C’est un concours de circonstances. Je suis d`abord parti sur l’idée de faire quelque chose sur Saint-Germain-des-Prés. le tanka, ensuite, s’est greffé tout naturellement. N’est-ce pas une forme de rébellion que de consacrer des tanka à St-Germain-des-Prés, un des hauts lieux de la culture française ?L’idée, c’est d`avoir une approche originale avec une forme étrangère noble, très lointaine finalement, sur un quartier connu dans le monde entier, parfois cliché, avec des écrivains qui gravitent autour d`une histoire artistique…J’ai essayé de m’éloigner de cette image, comme si j’étais un Japonais à Paris le temps d`une calligraphie, étranger à mon propre pays. Cela aurait-il moins bien marché sur un autre quartier parisien ?Cela peut marcher pour de nombreux autres quartiers mais le paradoxe c’était de prendre un quartier littéraire par excellence et d`en parler en tanka. C’était un défi plus grand, plus intéressant. On retrouve dans le recueil le nom des rues et des établissements du quartier. Étiez-vous déjà un habitué de Saint-Germain-des-Prés ou bien l’avez-vous vraiment découvert à l’occasion de l’écriture de ce recueil ?Je n’habitais pas loin et j’ai été à l’école dans ce quartier. Je connais les cafés, les boutiques... J’étais un passant du quartier mais pas au moment de l’écriture de ce recueil. C’était important de prendre du recul. La distance est, me semble-t-il, nécessaire pour écrire sur un lieu ou l’amour d`une femme. À partir du cadre de Saint-Germain-des-Prés, le but était-il de parler de la ville ?J’aime la poésie liée à la ville. Pour moi, la ville c’est la modernité, comme dans les poèmes de Georg Heym. J’aime ses couleurs, sa lumière, sa population. J’aime aussi ses mouvements : ses métros, ses voitures, ses scooters… L’urbanisme, l’architecture m’intéressent beaucoup également. Depuis tout petit, j’apprécie la géographie, et j’ai connu toutes les capitales du monde et les départements français, et j’ai d`ailleurs gardé cette approche de la poésie par la géographie… J’adore les noms de lieux et de villes et je souhaitais cette approche : lier poésie, géographie, histoire, urbanisme. Chaque lieu est un souvenir. Chacun a un souvenir dans un lieu. Vos tanka rendent compte d`un vrai déplacement dans la ville. Il y a un vrai mouvement. Quelle a été votre méthode d`écriture ?Il y a deux chemins parallèles : d`abord, une prise de notes dans le quartier, ensuite une mise en forme sur papier chez soi ou dans le bus ! Avez-vous été surpris de ce que vous avez vu avec ce recul ?Oui, parce qu’avec ce regard extérieur on perçoit les choses plus froidement, de façon plus analytique, avec un œil plus précis. Quand on est étranger au décor, on peut mieux le retranscrire. Retrouve-t-on le thème de la ville dans d`autres tanka ?Initialement, le tanka est plutôt lié à la nature dans un esprit métaphysique. Dans les années quatre-vingt-dix, une poétesse japonaise, Machi Tawara a eu une vision assez similaire à la mienne aujourd’hui, même si elle se plaçait sur un paradigme différent, entre les cultures américaine et japonaise. Elle parle du McDo ou du base-ball par exemple. Avec ce recueil, j’ai essayé d`innover dans les tanka par mon approche en prenant des thèmes contemporains et en évitant justement l’approche stricte d`un pseudo-romantisme japonais. Une bibliographie est donnée à la fin du recueil. Quels sont les grands auteurs qui vous ont influencé pour l’écriture de celui-ci ?J’ai beaucoup lu Jehanne Grandjean qui a écrit une sorte d`art poétique du tanka dans les années cinquante, mais je me suis détaché de tout ce qui avait été fait pour porter un regard neuf sur le monde. de même pour l’écriture de ce livre, le génie de Paul-Jean Toulet dans ses « Contrerimes » m’a rappelé l’art de la concision et le sens de la formule. Le recueil est construit en deux parties. Après le recueil de tanka proprement dit, Nathanaël Gobenceaux a écrit une étude de celui-ci. Pourquoi avoir intégré cette deuxième partie ?L’objectif de cette deuxième partie était d`apporter un œil extérieur pour donner un supplément d`âme à la lecture. Elle est écrite par un brillant géographe qui fera son chemin.Il s’agissait aussi de rythmer la lecture, de distraire la lectrice après plusieurs pages de tanka. Un authentique spot de publicité au cœur du recueil ! Quel est votre regard sur la poésie aujourd’hui et la place qu’elle occupe auprès des gens ?La poésie existe partout mais les poètes
aujourd’hui en ont une image trop rétrograde, trop savante, trop mièvre.
Pas assez pop d`une certaine façon. Au final, elle n’est que peu lue. Votre éditeur est justement canadien. A-t-il cette vision « américaine » de la poésie ?Le Canada est une terre intermédiaire entre les États-Unis, leur côté moderne, pragmatique et la France qui offre une vision traditionnelle de la culture.Pour ce recueil, j’ai envoyé cinq tanka à l’éditeur et ça s’est fait rapidement. Je suis très respectueux de Patrick Simon, mon éditeur, et des personnes d`une façon générale qui donnent leur chance à de jeunes auteurs. J’aimerais que ce soit comme ça en France. Vive le Québec pour son audace et sa confiance au francophone que je suis ! Vous avez écrit d`autres formes de poésies que des tanka. Passe-t-on facilement d`une forme de poésie à une autre ?Cela demande une gymnastique de l’esprit mais ça se fait tout de même assez facilement. C’est comme changer de poste sur un terrain de football. On devient attaquant après avoir évolué comme milieu de terrain. Il suffit de s’adapter.Je passe d`une forme à un autre en fonction des périodes et des projets mais j’écris souvent dans des formes fixes avec un contenu moderne. le défi me semble plus constructif. Aujourd’hui, j’ai une préférence pour les formes courtes. C’est rapide et cela donne un plaisir instantané au lecteur. Son blog |